Le tourisme à vélo connaît une croissance fulgurante en France, propulsant l’Hexagone au rang de deuxième destination mondiale dans ce domaine. Avec plus de 9 millions de séjours cyclistes par an et des retombées économiques en hausse de 46% en dix ans, cette filière dynamique s’impose comme un pilier du tourisme durable. Portée par des investissements massifs dans les infrastructures et une stratégie nationale ambitieuse, la France vise désormais la première place mondiale d’ici 2030. Par Élodie STUDON / FSV
L’un des critères majeurs pour espérer glaner le leadership touristique, est la création et l’entretien d’un réseau d’itinéraires cyclables de qualité. Les régions doivent investir des sommes importantes pour aménager et entretenir ces infrastructures. Il faut savoir que plus de la moitié du réseau d’itinéraires cyclables touristiques prévus dans les schémas nationaux et régionaux est déjà aménagé, mais il reste encore des efforts à fournir pour compléter le maillage des itinéraires cyclables touristiques.
L’achèvement du Schéma national des véloroutes et voies vertes (SN3V) de 21 000 km est crucial pour consolider la position française sur le marché international du cyclotourisme. Sans omettre ce constat : les régions doivent adapter leurs offres touristiques notamment dans le développement d’hébergements adaptés, l’objectif étant d’atteindre20 000 prestataires labellisés Accueil Vélo© pour faire de la France la première destination vélotouristique d’ici 2030.
Sans oublier la création de services dédiés (localisation, réparation, transport de bagages) ou encore pour l’avoir constater lors de nos déplacements cet été, la formation des professionnels du tourisme à l’accueil de cette clientèle spécifique. Il reste des efforts à faire pour rendre le tourisme à vélo plus accessible à tous les publics, y compris les personnes en situation de handicap ou éloignées des vacances et loisirs. Et bien que le tourisme à vélo permette d’étendre la saison touristique au-delà de la haute saison estivale, les régions doivent travailler sur la répartition des flux tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire pour maximiser les retombées économiques.
Avec l’ambition de la France de devenir la première destination mondiale pour le tourisme à vélo, la concurrence entre les régions s’intensifie. Chaque région doit se démarquer et proposer une offre attractive et innovante pour capter cette clientèle.
Un défi important est de faire en sorte que les retombées économiques du tourisme à vélo profitent réellement à l’économie locale. Cela implique de favoriser les circuits courts, d’impliquer les acteurs locaux et de créer des synergies entre les différents secteurs économiques. Et la tâche n’est pas simple. En effet, mobiliser toutes les filières concernées est un véritable parcours du combattant. Et bien souvent, les bonnes intentions restent en l’état de projet.
Les régions doivent également concilier le développement du tourisme à vélo avec les objectifs de transition écologique. Résultat, cela implique de promouvoir des pratiques durables, de limiter l’impact environnemental des aménagements et de sensibiliser les touristes à la préservation des espaces naturels. D’autant plus que le secteur du tourisme à vélo évolue rapidement avec l’émergence de nouvelles pratiques (vélo électrique, gravel, bikepacking). Les régions doivent rester à l’écoute de ces tendances et, de ce fait, adapter leur offre en conséquence pour rester compétitives.
Si nous devions résumé : “Le tourisme à vélo représente certainement une filière économique en plein essor, générant des retombées significatives pour les régions et stimulant l’industrie du cycle. Son développement s’inscrit dans une évolution des pratiques touristiques vers plus de durabilité et d’expériences authentiques“.