CIRCULATION
Les vélos ou encore les trottinettes désormais interdits dans certains centres-villes. Une décision qui pose question pour les défenseurs de la mobilité douce.
Villeneuve-sur-Lot, après Niort, Nice et Agen, a décidé d’interdire purement et simplement la circulation des vélos, trottinettes et autres engins de déplacement alternatifs sur son hypercentre. Une hérésie pour les usagers de la mobilité douce.
En cette période où le changement climatique fait la UNE quotidiennement des infos, voilà des décisions de la part de municipalités qui interpellent le citoyen que nous sommes sur le bien-fondé de se déplacer aujourd’hui à vélo ou en engins de déplacement personnel motorisés. Certes, la cohabitation est difficile entre piétons, cyclistes et autres usagers mais est-ce par une décision aussi radicale que nous allons régler ce problème ? Certainement pas !
A Amiens par exemple, la municipalité avait lancé en 2021 une grande campagne de sensibilisation à destination des cyclistes et des utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisé pour les inciter à lever le pied en zone piétonne. Aux entrées de l’espace piéton du centre, des marquages au sol et l’apposition de stickers indiquent qu’à partir de cette limite, tout ce qui ne marche pas doit désormais avancer au ralenti. Autrement dit, s’adapter à la vitesse du pas, soit au maximum 6 km/h. Sinon, il vous en coûte entre 35 et 135 euros, voire 1.500 euros pour un engin « flashé » à plus de 25 km/h. Je ne suis pas sûr que ce soit très sécuritaire. 10km/h aurait été plus judicieux pour garder la maîtrise de sa machine.
Il convient certainement de règlementer et d’organiser le « vivre ensemble » dans la rue tout en pensant, toujours, à la préservation de l’Environnement que se soit le silence, les énergies utilisées, la recyclabilité des véhicules, la convivialité et surtout, l’humanité de la rue en tant que lieu de rencontres et d’échanges.
A lire : La circulation des vélos en centre-ville est une question de réseau — par The Ranty Highwayman |
Et quid de celles et ceux qui utilisent le vélo pour travailler ? On pense notamment aux livreurs du dernier kilomètre en triporteur à assistance électrique ou en vélo cargo, aux livreurs de commandes comme Uber Eats par exemple. Ces derniers circulent chaque jour en centre-ville, collectant les plats commandés dans les restaurants pour les apporter aux clients. Interrogé(e)s, tous sont unanimes : ce serait pour eux la fin de leur activité purement et simplement. Soulignons que le motif de ces décisions d’interdiction fait suite à des accidents entre des vélos qui roulent bien trop vite et des piétons dans les rues. Les élus s’appuyant sur un article du code de la route qui tolère toute circulation, mais au pas, dans les aires piétonnes. (R431-9)
Notre confrère Yann Foreix dans sa série Biclou a réalisé un reportage à Nice et Agen qui montre l’étonnement des usagers face à ces interdictions. C’est assez révélateur.
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