L’Europe domine le marché mondial du vélo électrique, avec plus de 5 millions de vélos électriques vendus chaque année. Cette tendance a incité Yamaha à investir 4 millions d’euros dans la modernisation de l’usine MBK à Saint-Quentin dans les Hauts-de-France en vue de produire ces nouvelles technologies électrifiées sur le continent. Par Elodie STUDON
La transformation de l’usine Motobécane ou MBK à Saint-Quentin dans les Hauts-de-France qui s’appelle désormais Yamaha Motor Manufacturing Europe comprend la création d’un nouvel atelier de production et l’importation d’une ligne de montage du Japon.
En 2024, Yamaha prévoit de produire 45 000 moteurs électriques, avec une capacité maximale annoncée de 300 000 moteurs. Le premier objectif est l’assemblage de kits provenant du Japon, en se concentrant initialement sur le modèle P2WS, équipant les vélos de moyenne gamme, les plus populaires sur le marché européen.
Toutefois, un sérieux défi se profile : l’un des principaux clients de Yamaha, le groupe Accel (comprenant Lapierre, Winora, Babboe, Haibike), a récemment annoncé une délocalisation partielle de sa production vers la Hongrie et la Turquie. Cette décision fait suite à une baisse des ventes de vélos, ramenant le marché à son niveau d’avant la pandémie de la COVID 19, mettant ainsi le groupe dans une situation financière délicate.
Pour faire face, le fabricant japonais compte néanmoins sur d’autres clients tels que les français Decathlon, Gitane, Douze et Rebirth (Solex, Matra), l’Italien Fantic, ainsi que le groupe Pierer Mobility (Husqvarna, Gas Gas et précédemment R Raymon)
Un moteur produit toutes les minutes
Cependant, Yamaha mise sur la qualité de sa production pour rester compétitif. Chaque pièce subit un contrôle qualité rigoureux avant d’être intégrée dans les kits, puis la chaîne de production assure des tests exhaustifs pour garantir des performances optimales dans toutes les conditions, notamment en ce qui concerne l’étanchéité, essentielle pour un usage en extérieur.
Un suivi méticuleux des nouveaux moteurs / Photo : Yamaha
La chaîne de production est conçue pour produire un moteur toutes les minutes environ, avec environ vingt minutes de travail par moteur et quinze postes nécessaires pour achever le produit fini. En fait, peu le savent, mais Yamaha a été le précurseur de la distribution de vélos électriques dès 1993, et aujourd’hui, la société japonaise continue d’innover en lançant la dernière génération de moteurs électriques en 2024.
Outre les vélos électriques, Yamaha se positionne également sur le marché des scooters, des motos et même des quadricycles électriques. Cette diversification laisse entrevoir un avenir prometteur pour l’usine française de Yamaha, prête à répondre à une demande croissante sur le marché européen du vélo. Ce dernier devrait connaître une croissance de 4,20 % entre 2024 et 2029, passant de 56,16 milliards de dollars à 69 milliards de dollars.