De Roscoff à Dunkerque, 1 500 kilomètres de route à vélo entre caps, ports, falaises et baies. Une grande traversée du littoral français qui sent le sel, les embruns et la liberté. Idéale au printemps pour la lumière, ou en septembre pour la quiétude, La Vélomaritime est une odyssée à ciel ouvert, un itinéraire majeur du cyclotourisme européen.


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L’invitée de la rédaction : Anne JOLIBOIS, cheffe de file/ Calvados Attractivité


Tout commence à Roscoff, port corsaire et terre de marins. Le vent d’ouest s’invite déjà dans les roues, les goélands s’amusent du départ. La Vélomaritime (EV4), ouverte en 2021, file plein Est, longe la côte bretonne avant de traverser la Normandie et de gagner les dunes du Nord.

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Chaque étape a son tempo, son relief, sa lumière. Ici, on ne traverse pas seulement un territoire : on vit un littoral, on en respire l’âme. Et cerise sur le gâteau, la Vélomaritime se hisse dans le top 3 pour le classement de la « véloroute de l’année 2025.

Étape 1 : Bretagne nord. Le granit rose et le souffle de l’Armor
De Roscoff à Perros-Guirec, le parcours se fait dentelé, entre criques et landes battues par le vent. Les petites routes serpentent entre les champs d’artichauts et les pointes rocheuses. Arrivée sur la Côte de Granit Rose, c’est un choc visuel avec ces blocs géants couleur saumon, son eau turquoise, ses villages fleuris. À Ploumanac’h, la mer s’enroule autour des sentiers de granit, et les vélos s’arrêtent presque d’eux-mêmes, saisis par la beauté brute. Instants magiques qui s’impriment dans notre subconscient.

Étape 2 : Le pays de Saint-Malo et la baie du Mont-Saint-Michel
Passée Dinard, la Vélomaritime flirte avec l’histoire corsaire. Remparts de Saint-Malo, criées de Cancale, parfum d’iode et de beurre salé. La lumière devient argentée, la mer respire lentement, fascinante. Puis, soudain, l’horizon s’ouvre sur un Mont-Saint-Michel qui se dresse, irréel, posé entre ciel et sable. L’arrivée à vélo par la baie, à l’aube ou au couchant, est une expérience mystique, entre voyage et pèlerinage que vous n’êtes pas prêt d’oublier…

Étape 3 : Les falaises d’Étretat et la côte d’Albâtre
Sur cet étape, la mer se cabre et le relief se hisse avec quelques côtes musclées. La route grimpe vers les falaises d’Étretat, blanches comme la craie, traversées de lumière. Le spectacle est permanent avec le ciel immense, les goélands planant au-dessus des arches, le vent qui gifle les joues. On ne peut que rester humble devant cette beauté verticale. À chaque descente, une plage de galets, un port, un souvenir de Monet ou Maupassant.

Étape 4 : Baie de Somme. Douceur des marais et poésie du plat pays
Après Dieppe, le paysage s’adoucit. La Baie de Somme, que l’on dit la plus belle dumonde, déroule ses herbes folles et ses reflets pastel. C’est un autre rythme, celui du vent d’ouest et des marées. Les pistes longent les mollières, croisent les phoques au repos, les cyclotouristes filent entre Le Crotoy et Saint-Valery-sur-Somme, deux villages au charme irrésistible. Aux histoires parfois surprenantes. Les enfants pédalent, les parents respirent. Le soir, le silence s’installe, seulement troublé par le cri d’un oiseau migrateur.

Étape 5 : Les Dunes de Flandre, vent du Nord et horizon sans fin
Au nord de la baie d’Authie, la mer se fait large et l’air plus vif. Les dunes s’étirent, les moulins apparaissent, les maisons de briques rouges ponctuent le paysage. La Vélomaritime arrive en Hauts-de-France, dernière respiration avant la mer du Nord. À Dunkerque, l’ambiance change avec ses ports, ses canaux, son odeur de houblon, et cette fierté du bout du voyage. Si les jambes sont lourdes, le cœur, lui, est léger. C’est la fin du parcours… ou peut-être le début d’un autre.

Les saisons idéales : mai ou septembre

La Vélomaritime se savoure hors de la foule. Au printemps, les ajoncs fleurissent, la lumière danse sur les criques et les hébergements rouvrent leurs portes. En septembre, les plages se vident, les routes respirent, et la mer garde encore sa tiédeur. C’est le moment parfait pour rouler lentement, faire halte, et écouter la mer respirer. Pour préparer son séjour rendez-vous sur les sites officiels :
Site français : lavelomaritime.fr
– Version international : lavelomaritime.com


Carnet de route pratique

  • Durée idéale : 3 semaines (ou par tronçons de 4 à 6 jours)
  • Revêtement : routes partagées et voies vertes, globalement roulantes
  • Type de vélo : gravel, VTC ou vélo de trekking
  • Dénivelé : modéré, avec côtes marquées en Bretagne et sur les caps normands
  • Hébergements : réseau dense Accueil Vélo, campings, gîtes, chambres d’hôtes
  • Accès trains : TER Bretagne, Nomad (Normandie), SNCF Hauts-de-France (vélos acceptés)
  • Périodes recommandées : avril à juin, ou septembre à octobre
  • Équipement : sacoches étanches, antivol solide, vêtement anti-pluie et coupe-vent
  • 9 itinéraires cyclables connectés dont 3 EuroVelo et 6 véloroutes nationales

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Ce n’est que mon avis

« Pour en avoir fait l’expérience, sur la Vélomaritime, on apprend à écouter la mer, à sentir le vent dans les rayons, à aimer les routes qui montent doucement. On découvre qu’un voyage à vélo n’est pas qu’une question de kilomètres c’est une manière toute simple et ludique de s’accorder au monde. Le long de cette route du large, on ne traverse pas la France : on la respire. »

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