Le plan vélo, initiative ambitieuse visant à promouvoir l’usage du vélo comme moyen de transport quotidien, semble compromis par l’absence d’investissements nécessaires dans le projet de loi de finances 2025. Le budget alloué ne s’élèvera finalement qu’à 100 millions d’euros, sans aucune autorisation d’engagement pour les années à venir.
Les 304 millions d’euros du plan vélo, destinés à aider les collectivités à aménager des pistes cyclables, vont disparaître en 2025. Pour certains députés, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Et les investissements prévus en 2024, gelés depuis le mois de février, ne seront pas dégelés. On s’en souvient, le gouvernement avait évoqué récemment l’abandon du plan vélo, initiative ambitieuse visant à promouvoir l’usage du vélo comme moyen de transport au quotidien. Cette décision avait suscité de vives réactions de la part des associations de cyclistes et des défenseurs de l’environnement, qui craignent un ralentissement du développement des infrastructures cyclables et une stagnation de l’usage du vélo en France.
Pour mémoire, le plan vélo, lancé en 2018 par le gouvernement d’Édouard Philippe, avait pour objectif de doubler la part modale du vélo dans les déplacements quotidiens d’ici 2024. Pour atteindre cet objectif, le plan prévoyait un investissement de 350 millions d’euros sur sept ans, destiné à financer la création de nouvelles pistes cyclables, l’aménagement d’espaces de stationnement pour les vélos et la mise en place de mesures incitatives pour les cyclistes.
Des résultats mitigés
Malgré les efforts déployés, le plan vélo n’a pas atteint tous ses objectifs. La part modale du vélo n’a augmenté que de 2 points depuis 2018, et le nombre de cyclistes tués sur les routes a même augmenté en 2023. Ces résultats mitigés s’expliquent en partie par le manque de moyens financiers alloués au plan, mais aussi par la lenteur des procédures administratives et la réticence de certaines collectivités locales à investir dans les infrastructures cyclables.
L’abandon du plan vélo voulu par le gouvernement actuel suscite de vives inquiétudes quant à l’avenir de la mobilité douce en France. Les associations de cyclistes craignent que cette décision ne freine le développement des infrastructures cyclables et ne dissuade les Français de se mettre au vélo. Les défenseurs de l’environnement s’inquiètent également des conséquences négatives de cette décision sur la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique.
Un avenir incertain pour la mobilité douce
L’abandon du plan vélo est un coup dur pour la promotion de la mobilité douce sur notre territoire. C’est tout un pan de l’économie lié à la pratique du vélo qui est menacé. On pense au tourisme qui mise beaucoup sur le développement des infrastructures, la filière vélo ou encore les entreprises déjà fragilisés par la conjoncture économique actuelle. Il reste à voir si le gouvernement proposera de nouvelles initiatives pour favoriser l’usage du vélo et des autres modes de transport durables. En attendant, les associations de cyclistes et les défenseurs de l’environnement appellent à une mobilisation citoyenne pour maintenir la pression sur les pouvoirs publics et obtenir des engagements concrets en faveur de la pratique du vélo sous toutes ses formes.
« L’Etat ne se désengage pas totalement parce qu’il reste près de 300 millions d’euros dans les Contrats de plan État-Région pour développer des infrastructures dans un cadre budgétaire contraint qui invite à la responsabilité. » François Durovray, ministre délégué chargé des Transports
Cette situation inquiète les élus et les usagers, d’autant plus que les lauréats du nouvel appel d’offres pour un projet d’aménagement cyclable n’ont toujours pas été annoncés. Les 400 collectivités territoriales qui ont candidaté restent sans réponse des autorités publiques, alimentant les craintes d’un désengagement progressif du gouvernement vis-à-vis du plan vélo.
Le ministre délégué chargé des Transports, François Durovray, assure que l’État ne se désengage pas totalement, mais invoque un contexte budgétaire contraint et la responsabilité des collectivités territoriales dans le développement des infrastructures cyclables. Il souligne que les 100 millions d’euros alloués permettront de financer les engagements de l’État pour cette année et que les Contrats de plan État-Région prévoient 300 millions d’euros supplémentaires pour les infrastructures.
Cependant, les élus et les associations de cyclistes soulignent que cette somme est insuffisante pour atteindre l’objectif de 100 000 kilomètres d’aménagements cyclables d’ici 2030. Ils craignent que le manque d’investissement de l’État ne freine le développement des infrastructures cyclables et ne dissuade les Français à se mettre au vélo.
Une conférence des mobilités prévues en 2025
Le ministre a également annoncé la tenue d’une conférence sur le financement des mobilités début 2025, afin d’organiser une feuille de route collective et de ne plus subir l’annuité budgétaire. Il reconnaît que les infrastructures ont besoin de visibilité sur plusieurs années et que les effets yoyo sont mortifères. Reste que l’avenir du plan vélo reste incertain. Le manque d’investissement de l’État et le transfert de responsabilité vers les collectivités territoriales risquent de ralentir le développement des infrastructures cyclables et de compromettre l’atteinte des objectifs ambitieux fixés par le plan.
François Durovray, le ministre délégué chargé des transport, a également annoncé la tenue d’une conférence sur le financement des mobilités début 2025, afin d’organiser une feuille de route collective et de ne plus subir l’annuité budgétaire.© Capture d’écran Assemblée Nationale
La tenue de la conférence sur le financement des mobilités prévue en 2025 pourrait apporter des éclaircissements et des solutions pour assurer un financement durable et pérenne du plan vélo. C’est du moins ce qu’espère l’ensemble des structures oeuvrant dans le monde du vélo. Il reste cependant à voir si ces alternatives seront suffisantes pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par le gouvernement et pour faire de la France un pays où le vélo est un moyen de transport sûr, pratique et accessible à tous. Mais on le sait, les débats budgétaires doivent encore durer de longues semaines et des retournements de situation ne sont pas exclus.